Cet été là

Publié le par Grenier aux idées

ete.jpgLa première nouveauté de l'année est le dernier roman de Véronique Olmi, Cet été là.

 

Depuis 16 ans, trois couples d’amis passent le 14 juillet ensemble, au bord de la mer, en Normandie. Ils ont décidé de vivre ces trois jours dans l’insouciance comme un rite amical et joyeux. Mais un adolescent inconnu et insaisissable va s’immiscer dans leur petit groupe.

Tous sont réunis chez Denis et Delphine, qui les reçoivent chaque été : Nicolas et Marie, Lola et son amant Samuel. Mis à part ce dernier, 26 ans à peine, tous ont entre 40 et 55 ans. Ils ont de l’argent ou n’en n’ont pas, sont amoureux ou en désamour, ont des enfants présents ou absents, mais ce qui les unit c’est le désir de partager la joie des repas dans le jardin, les parties de tennis, les bains de mer.

Mais sur la plage, Jeanne 16 ans, la fille de Denis et Delphine, rencontre Dimitri. Il n’est pas d’ici, il a 20 ans et semble d’un autre temps, indéfinissable, timide peut-être, attirant ou repoussant, lumineux ou sombre - comment savoir ?

Tout cela serait sans importance si Dimitri, un jour, ne pénétrait dans le jardin, et n’annonçait que le grand pin qui y règne en seigneur allait mourir. Le grand pin, cet arbre qui domine le jardin, les protège de la pluie, du soleil, sous lequel ils dressent les longues tables des repas heureux, cet arbre est-il réellement menacé ? C’est à partir de cette trame que Véronique Olmi bâtit ce roman qui parlera au coeur de tous ceux qui traversent « le milieu du chemin de la vie ». On pense aux meilleurs films de Claude Sautet. Avec, le bruit du temps qui passe et des amours qui se défont.

 

Dans Cet été-là, Véronique Olmi alterne les scènes de groupe, où chacun apparaît confiant et apaisé, avec des discussions plus intimes, en aparté. C’est dans ces moments-là que l’écrivain sonde les blessures des protagonistes. Les repas sont des instants de «joie simple un peu primaire», durant lesquels «on va parler langoustines». Ne rien montrer, être superficiel et insouciant: «dès qu’une émotion surgira, Denis remplira les verres. C’est le principe du rite: l’immobilisme». Mais une fois le déjeuner terminé, la troupe se disloque et chacun retrouve ses inquiétudes. Tous assommés de problèmes auxquels les autres ne seront jamais confrontés, ils tentent tant bien que mal de s’épauler. Entre deux bains de soleil, on se laisse aller, on s’épanche. Culpabilités, désirs, regrets, secrets, les confidences se font à demi-mot, en évidant le poisson ou quand les autres font la sieste. On tourne autour du pot, on attend le bon moment pour lever le masque: «Au fond de chacun d'eux, et ils avaient beau la repousser avec force, s'allumait la fine lumière de la peur, par intervalles, comme une ampoule prête à claquer. Un signal, presque rien, pour prévenir du danger».

 


Publié dans Nouveautés

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